La poupée, Woolworth et moi

poupée

Une autre fois chez Woolworth…  Dans la vitrine de Woolworth, j’ai vu la plus magnifique poupée au monde.

En fait, il y en avait deux. Deux soeurs.  L’une était blonde avec de jolies nattes, une robe rouge et un tablier blanc.  L’autre avait les cheveux blancs (platine) toujours avec de jolies tresses, une robe bleu et le même tablier blanc.

Mon coeur de petite fille s’est emballé.  Déjà dans ma petite tête, j’ai décidé que la blonde irait à ma soeur Diane.  Et que celle qui était si différente, si pas comme les autres poupées, celle aux cheveux blancs, c’était MA poupée.

Je savais déjà à 8-9 ans que nous étions pauvres et que de demander à maman de m’acheter une poupée c’était ÉNORME.

J’ai un jour pris mon courage à deux mains et après être passée et repassée devant la fameuse vitrine où je ne voyais plus que ma poupée de rêve, j’ai osé en parler à ma mère.

Plus tard, je ne sais plus quand (les enfants ont tellement une notion du temps élastique vers l’infini!) maman est arrivée avec des présents pour tous les enfants. Elle avait dû se priver comme c’est pas possible.

J’ai eu ma jolie poupée, ma soeur a eu la sienne, il y a eu un jouet pour Nicole et un camion pour mon frère André.

J’étais si heureuse.  J’en prenais soin comme d’un trésor car c’était ma première poupée neuve, une qui n’avait pas les cheveux collés sur le crâne  mais implantés.

Je ne défaisais pas ses tresses pour ne pas l’abîmer.  Je la berçais et lui confiais mes petits secrets. Elle était ma confidente, je la couchais sur mon lit et lui parlais, longtemps.

Maman, parfois nous emmenait au comptoir restaurant de Woolworth où elle nous payait un hot dog ou un dessert.  J’aurais voulu apporter ma poupée mais cela ne se faisait pas.

 

woolworth2

Un jour, mon petit frère a décidé de jouer avec des ciseaux. Dieu seul sait comment il a pu se les approprier.  Mais il a rasé les cheveux de nos deux poupées.  J’ai tellement pleuré.  J’étais si déçue.

Ma soeur, je ne sais pas.  Elle n’en a jamais parlé sauf pour rire de cette histoire des années plus tard.

Woolworth, je pensais que c’était le paradis quand j’étais petite!

Laisser un commentaire